Au Salon international de l’agriculture Hollande vient promouvoir l’élevage, l’innovation, la réussite et la recherche

En vidéo: l'inauguration du Sia 2014 par François Hollande

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C’est à 7 h que François Hollande est venu inaugurer le 51^ème Salon international de l’Agriculture (Sia), samedi 22 février. Et n’en déplaise aux rumeurs qui fusaient sur les chaînes de télévision et de radio depuis la veille au soir, le président de la République y était toujours présent à 14 h, à la fin de la table ronde dédiée à la jeunesse et à l’enseignement agricole !

Ayant commencé sa visite par le hall 3, il a retrouvé des éleveurs originaires du canton dont il était élu. Stéphane Lescene de Perpezac y  présentait des vaches limousines dont il ne parvenait pas à valoriser la qualité de la viande. Un peu plus loin, dans le même hall, c’est Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et ancien élu sarthois, qui a croisé une productrice de lait sarthoise. Elle lui a expliqué qu’il n’était pas normal que les 1.000 l de lait soient payés en France 40 € de moins qu’en Allemagne.

Tous ces éleveurs sont dans l’attente des derniers calages sur la mise en œuvre de la Pac pour savoir quelle sera la baisse de leurs aides. La dégressivité de la Pmtva au-delà de 40 vaches allaitantes est redoutée. Mais en zone de montagne, Francis Estadieu se réjouit que l’élevage soit dorénavant mieux soutenu.

Mais l’heure n’est ni au bucolique, ni aux revendications. Les Etats généraux de l’agriculture du 21 février avaient du reste été l’occasion de le rappeler aux quatre ministres de l’Emploi, de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de l’Ecologie. Ils avaient en effet répondu présent aux invitations de la Fnsea.

Le président de la République est venu au salon de l’agriculture pour porter plusieurs messages afin de promouvoir l’innovation, la réussite, la recherche et l'élevage français.

Ainsi, la visite du salon de l’agriculture a été l’occasion pour François Hollande de féliciter les représentants des filières animales dorénavant regroupées sous la signature "Viandes de France". Le logo était affiché dans toutes les allées du hall 3, dans chaque stand. « C’est une belle victoire. C’est l’aboutissement d’un travail d’un an », s’est réjoui Stéphane Le Foll. L’organisation des filières animales est essentiel à leur redressement.

Durant sa visite, le président de la République a invité l’ensemble de la profession agricole majoritaire et minoritaire à un petit déjeuner au cours duquel il leur a assuré que le pacte de responsabilité profitera au secteur agricole avec des charges en moins, une simplification des démarches administratives et une relance de l’investissement. Gérard Pelhâte espère que l’exonération des cotisations familiales profitera bien aux exploitants agricoles puisque ce sont des actifs indépendants. « Et puis, comme les coopératives, ils n’ont pas pu bénéficier du Cice », déplore-t-il.

« Le déplacement aux Etats-Unis a boosté le président de la République. Il est revenu convaincu qu’il faut développer la recherche et l’innovation. Il a dorénavant la volonté de traiter les problèmes posés en apportant des réponses concrètes. Le discours du ministre de l’Ecologie illustre tout à fait ce tournant », a déclaré Xavier Beulin, président de la Fnsea en accompagnant le président de la République. « Et il en serait revenu convaincu que les négociations commerciales avec les Etats-Unis doivent d’abord traiter les questions agricoles avant d’aborder les sujets plus consensuels », ajoute t-il. Il n’est pas question que l’agriculture soit une variable d’ajustement de ces discussions entre l’Union européenne et les Etats-Unis.

Les rencontres avec les chercheurs de l’Inra illustrent la priorité que François Hollande souhaite donner à la recherche agronomique, avec la volonté de dépasser les querelles stériles sur les Ogm. Sur leur stand, ces chercheurs exposaient par exemple les résultats de leurs travaux sur la réduction de l’utilisation d’intrants grâce à de nouvelles technologies (drones, adaptation des assolements pour réduire la propagation des espèces invasives dans les vergers…).

Puis, après six heures de visites, le président est revenu au thème principal de sa campagne électorale en 2012, à savoir la jeunesse. Les parcours des douze jeunes femmes et jeunes hommes salariés ou en cours d’installation ont illustré les réussites de l’enseignement agricole en matière de formation, d’insertion et de reconversion professionnelles. Avec un taux de réussite de 85 %, la souplesse de son organisation permet aux 450.000 étudiants de décrocher un diplôme du Bac professionnel au doctorat, reconnu sur le marché de l’emploi et qui les aide à s’installer comme exploitant agricole. Les témoignages recueillis illustrent par ailleurs la capacité de l’enseignement agricole à lutter contre l’échec scolaire en donnant une seconde chance à des élèves en difficulté.  

Les parcours d’installation des porteurs de projets sont aussi vecteurs de réussite. Au bout de 10 ans, 97 % des jeunes agriculteurs sont encore en activité a rappelé François Thabuis, président de JA. Et pour accroître le nombre de jeunes agriculteurs aidés, le contrat de génération sera par ailleurs élargi pour faciliter les transmissions d’exploitation, comme le prévoit la loi d’avenir agricole. Le président de la République se réjouit que le secteur agricole soit porteur d’entreprenariat. Et selon un des douze étudiants réunis autour de lui, « l’avenir est dans le pré ! ».